Fiesta de Suds 2018
Retour sur la 27ème édition de la Fiesta des Suds !
Pour sa 27ème édition, la Fiesta des Suds nous a embarqués au J4, haut- lieu de ses amours de jeunesse. Face à la mer et à la poésie des paquebots en partance vers l’ailleurs, les habitués, au début déboussolés par la perte des Docks des Suds, ont progressivement repris leurs marques. Il fait partie aujourd’hui de l’ADN d’un festival de se renouveler, d’investir d’autres lieux de la cité et d’évoluer en fonction des contraintes logistiques. Pari réussi pour le festival marseillais qui a accueilli 35 000 sourires face à la cathédrale de la Major sous les guirlandes des grandes bouées installées pour l’occasion.
JOUR 1
C’est ainsi dans ce nouveau cadre que le festival a ouvert les festivités jeudi soir avec une programmation de haute volée. Après un passage éclair à Rumpus, nous étions impatients de retrouver pour la seconde fois sur le festival Jeanne Added. Après le succès de « Be sensational », elle est de retour avec un second album « Radiate » qu’elle est venue défendre devant le public accompagnée par des musiciens de talent. Pendant plus d’une heure, Jeanne Added a confirmé son talent en alternant avec équilibre les titres de son premier et deuxième album. Elle a prouvé encore une fois sa capacité à occuper la scène avec douceur et une énergie débordante. Tantôt punk, tantôt électro, elle a envoûté le public avec sa voix. L’ambiance sombre et plus froide de « Be Sensational », premier album qui répondait à un besoin viscéral de changement laisse place à une ambiance plus lumineuse et sensuelle avec « Radiate ». C’est peut-être l’album de la libération, de l’apaisement. En tout cas, comme elle le disait en interview, il se passe bien quelque chose entre Jeanne Added et son public. Les titres dansants font balancer le public qui renvoie en effet miroir l’émotion à la chanteuse.
Bref, Jeanne Added et ses musiciens ont été le phare de cette soirée d’ouverture dans la nuit marseillaise. Retrouvez très vite en intégralité l’interview de l’artiste qui a nous a parlé de ce deuxième album, de ses inspirations et de son rapport au live.
La suite s’est passée devant la grande scène où on a retrouvé les habitués, les monuments marseillais : Massilia Sound System. On a beau les voir en concert, on ne s’en lasse pas. Les remueurs de conscience ont fêté sur scène leurs trente ans. Après la traditionnelle tournée de pastis, on retrouve les ingrédients du succès du groupe : son engagement et sa capacité à fédérer autour des grands combats, son côté festif et dansant et puis son esprit complètement fada.
On a terminé la première soirée en se laissant porter par le très beau concert des sœurs Ibeyi. Près de la mer, les deux jumelles ont investi la scène, se mêlant avec une scénographie particulièrement envoûtante et belle. Ce duo de jumelles, pourtant très opposées, trouve un équilibre sur scène en mêlant avec brio leur complémentarité. Le titre « I wanna be like you » sonne un cri d’amour sororal.
Mélangeant tous les genres de musique qu’elles aiment, elles nous entraînent dans leur danse le public charmé. A l’instar des autres artistes de la soirée, les deux jumelles n’ont pas manqué de nous rappeler que ce sont des jeunes artistes engagées notamment lors de leur présentation du titre « no Man is Big Enough for My Arms ». Bref on a adoré !
JOUR 2
Après une programmation plutôt féminine la veille, le vendredi soir nous a offert une belle programmation de word music avec de fortes personnalités ! La soirée a commencé pour nous avec la fin du set d’Oumou Sangaré.
Un des moments forts de la soirée a été le live de Camille ! Une vraie claque ! Entourée de trois choristes et de musiciens, elle a offert un véritable spectacle hors du commun ; Drapés de bleu et surplombés d’un tambour à l’allure lunaire, Camille et ses musiciens-choristes semblent être un chœur tout droit sorti de l’Antiquité. Même après 12 ans de carrière, elle reste fidèle à sa ligne de conduite et à son pacte passé avec l’originalité. Son concert est une véritable performance artistique. Les titres s’enchaînent finement orchestrés par des chorégraphies pointilleuses et millimétrées. Forte de son expérience scénique, Camille nous charme avec sa voix et ses impros. Le rythme quasi chamanique des percussions nous entraine dans des danses envoûtantes. On rentre dans une sorte d’expérience synesthésique et cathartique. L’interaction avec le public grandit tout au long du concert avec ce moment fort où elle fait monter sur scène des festivaliers pour danser avec elle. Elle ouvre à la fin son chœur/cœur en entrainant le public dans un chant collectif. Le concert se termine avec une petite fille qui monte offrir un dessin à Camille : un concert généreux à l’image de l’artiste !
On a poursuivi la soirée sur des rythmes entrainants et dansants avec en tête de file Baloji. Le belgo-congolais nous fait rentrer dans un univers musical où se rencontre l’Europe et l’Afrique. Sur des rythmes d’hip-hop agrémentés de sons africains, il nous a fait danser dans la nuit marseillaise. L’ambiance s’est encore réchauffée avec Diron Animal qui a su charmer dans tous les sens du terme le public. Une belle prestation scénique qui donne envie de se plonger dans sa musique !
JOUR 3
Dernier soir du festival avec comme programme des nouveaux artistes de la scène musicale qui côtoient des habitués des festivals ; La soirée démarre avec Moussu T e lei jovent face à la Major. Et elle s’est poursuivie avec les dynamiques membres du groupe Generals Elektriks. Après une belle interview samedi après-midi, nous étions impatients de les retrouver sur scène. Satisfaction à son maximum avec un concert à la hauteur de nos attentes : énergique et bien orchestré dans les détails, une scénographie et une présence scénique, et des rythmes entrainants. Et comme Bruno est fan, vous pourrez découvrir bientôt une émission spéciale avec notamment une interview d’Hervé Salters.
Nous étions aussi très impatients de retrouver Girls In Hawaï sur scène. Le groupe belge a offert un live bien rock et dansant. Pour l’anecdote, chaque soir un membre du groupe est tiré au sort pour composer la set list du soir. Et nous avons eu de la chance car elle était particulièrement entraînante et dansante contrairement au dernier live du groupe sur un autre festival. Après 15 ans de carrière, et plusieurs albums à leur actif, la maîtrise de la scène est au rendez-vous ! L’énergie passe avec le public ! Leur dernier album « Nocturne » n’a rien de sombre : au contraire, il est lumineux ! Pour savoir tout ou presque sur le groupe, retrouvez bientôt notre interview !
Après un passage rapide chez Hyphen Hyphen dont on ne peut nier l’énergie et l’enthousiasme, on a retrouvé avec plaisir Siska with Strings Quartet ! Découverte en première partie d’Hindy Zahra au Cabaret Aléatoire, on a été encore été envoûtée par la voie sensuelle de la chanteuse.
Au cœur de la nuit, Fakear a pris le relais sur la grande scène. Théo revient sur scène avec un deuxième album plus pop et peut être plus lumineux où se croise aussi bien la voix d’Ana Zimmer que la trompette d’Ibrahim Maalouf ! Sur scène, les morceaux sont des sons préenregistrés sur un ordinateur qu’il contrôle avec un contrôleur MPD. Accompagnés par des musiciens, il met en place toutes les lignes d’un bon set même si on a regretté les fins rapides des morceaux. Quoiqu’il en soit, on a adoré danser sur sa musique et chanter fort « La Lune rousse ». Lors de son interview, Théo nous a confié vouloir retourner vers un format clubbing, seul sur scène, donc on a profité de chaque seconde de ce live. On vous fait très vite découvrir son interview !
C’est donc là que se termine pour nous la 27ème édition de la Fiesta des Suds ! Comme tous les ans, le festival a été l’occasion de beaux moments musicaux entre amis. On a particulièrement aimé l’esprit d’engagement qui est ressorti sur chaque soirée avec des artistes qui nous entraînent avec eux. La Fiesta a réussi son pari avec une programmation variée mettant largement en avant les artistes féminines !
Et puis comme chaque année, un grand merci à l'équipe communication et presse pour son aide, sa bienveillance et son professionalisme !
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